mercredi 18 février 2015

Une logistique de grande expédition

Le massif du Mitaraka se trouve à l’extrême sud de la Guyane, très loin des quelques 450 kilomètres de route qui longent la côte atlantique du Brésil au Surinam. Les nombreux cours d'eau de Guyane, bien que difficilement navigables assurent la liaison en pirogue entre les villes et les villages, les seules autres alternatives sont l'avion ou l'hélicoptère. Le grand sud Guyane, le cœur du PAG (Parc Amazonien Guyanais) se trouve tout en amont de la rivière Malani (Marouini) ou de la Litani (l'Alitani) inaccessible en pirogue, la végétation y est trop intense.
 
Site d'expédition en amont des rivières Litani et Malani
Pas moins que 75 personnes, dont 50 scientifiques doivent être acheminées sur site sans compter les 5 tonnes de matériel nécessaire.
On comprend mieux maintenant les termes "Grande expédition" ! 
Ces conditions, la taille de l'expédition, font que l’acheminement des équipes et du matériel par hélicoptère depuis Maripasoula ainsi que l’installation du camp de base nécessitent le soutien du PAG et des Forces armées.
 
Transfert de fret, envir. 5 500 kg au total, dont 1 300 kg de "dangereux"
Les opérations scientifiques commenceront le 23 février, mais depuis le 14 janvier, des équipes se succèdent pour la phase de préparation : créer une ouverture dans le couvert forestier pour obtenir une zone de poser hélicoptère, construire un camps de base permettant d'accueillir les équipes et de traiter les spécimens collectés, réaliser une description des habitats, tracer des layons pour le passage des collecteurs.

Première équipe sur site, création de la zone de poser hélicoptère © MNHN-PNI / expédition Guyane
T.Magniez





mercredi 11 février 2015

Les monts Tumuc-Humac

Massif du Mitaraka © MNHN-PNI / expédition Guyane /O.Pascal


Les monts Tumuc-Humac, “montagnes” fantasmées par les géographes français du XIXe siècle, fascinent les explorateurs depuis longtemps. Ce sont des inselbergs, reliefs résiduels rocheux isolés qui dominent un pseudo-plateau. Ils sortent de la forêt tropicale et forment des environnements différents. Le plus hauts, le mont Mitaraka culmine à 690 mètres seulement. Pour les équipes de “La Planète Revisitée”, ces sommets granitiques émergeant de la forêt possèdent un attrait particulier :
son potentiel d’espèces inconnues…

Cayenne-Maripasoula : Avion type Let410                        Maripasoula-Mitaraka : Hélicoptère

Les rares missions à s’être rendues dans cette zone signalent la présence d’une flore riche, différente du reste de la Guyane par son influence amazonienne et encore largement méconnue. Cette région est aussi la moins connue de Guyane sur le plan entomologique. Une récente synthèse met en évidence que le taux d’espèces d’insectes à découvrir en Guyane est de 80 à 90 %, avec environ 18.000 espèces recensées contre 100.000 attendues. Cette expédition devrait permettre de découvrir de nombreuses espèces nouvelles pour la Guyane et pour la science.

Zone de travail


T.Magniez